Concert de chant Khyal avec la grande chanteuse Indienne Ashwini Bhide-Deshpande

Fabienne-Shanti DESJARDINS

A vos agendas, la merveilleuse chanteuse Ashwini Bhide-Deshpande sera en France pour trois concerts, une lecture-démonstration et une master-class, dans le cadre du Festival de l'imaginaire, avec Vinod Lele (tabla), Vinay Mishra (harmonium) et Ashish Verma (tampura).

Dates des prestations
les 8 et 9 décembre au théâtre de l'Alliance française, Paris : Le chant khyal de l’Inde du Nord ou l’art de l’imagination
- le 11 à la BULAC pour un concert-conférence co-organisé avec le projet DELI : "Créer l'enchantement : rencontre avec Ashwini Bhide-Deshpande autour des répertoires poétiques et chantés de la musique hindoustanie (Inde du Nord)"
- le 12 décembre à Brest pour une master-class co-organisée par l'association DROM.
- le 14 décembre au Quartz, Scène Nationale de Brest pour un concert dans le cadre du festival No Border.


 

Quelques mots sur la chanteuse
Excellant dans l’art du khyal, le principal genre vocal de la musique classique de l’Inde du Nord, Ashwini Bhide-Deshpande est également une interprète experte des répertoires poétiques dévotionnels bhajans et abhangs. Merveilleuse représentante du gharana (école stylistique) de Jaipur-Atrauli, elle est reconnue pour sa technique vocale et son incroyable expressivité. Dans ces croisements entre la musique hindoustanie et les traditions régionales de poésies mystiques et chants de louange, la transmission écrite et la tradition orale s’enchevêtrent, nourrissant une créativité exceptionnelle qui s’épanouit dans l’interprétation de compositions traditionnelles autant que personnelles.

le chant Khyal
Le khyal (ou khayal) est le style classique le plus couramment pratiqué dans le nord de l'Inde . Son nom vient d'un mot arabe  qui signifie « imagination » ou « fantaisie ». Le khyal est plus récent que le dhrupad  dont il découle. Comme toute la musique indienne  savante, le khyal est modal  : il suit une ligne mélodique sans élément harmonique . Chacun des modes utilisés participe à la constitution d'un râga  de la musique hindoustanie .
 

Le khyal se base sur un répertoire de chants courts, de deux à seize lignes. Le chanteur ou l'instrumentiste utilise ces chants, qui font en quelque sorte office de refrains, comme un matériau de base pour l'improvisation. Il est accompagné par des tablâs  (tambours) et pour ce qui concerne le khyal chanté, d'un harmonium  ou d'un instrument à cordes  tel que le sarangi, le violon  ou le dilruba. Une exécution typique de khyal combine trois parties : un âlâp (introduction où le vocaliste ou l'instrumentiste présente le râga  et ses caractéristiques, sans accompagnement rythmique), cette partie est généralement courte, dans le cas du chant, alors qu'elle peut être très longue (jusqu'à 1 heure) dans la musique instrumentale. Dans ce cas l'âlâp est souvent divisé en plusieurs sous-parties : âlâp, jod (qui marque l'introduction d'une pulsation) et jhâla (avec une pulsation très rapide). Il est suivi par les gats(compositions rythmées) avec d'abord une partie lente (appelée vilambit) qui voit l'entrée du tablâ  et par conséquent d'un tâla, puis une partie rapide (appelée drut).

Comme les compositions sont très courtes et que les exécutions peuvent dépasser la demi-heure, voire l'heure, l'improvisation constitue la plus grande partie de l'interprétation. Dans le cas du chant, le vocaliste peut créer de nouvelles mélodies avec les mêmes mots, reprendre les syllabes du chant comme support d'improvisation, chanter uniquement les notes (svara ) de la gamme (sa, re, ga, ma, pa, da, ni, sa) ou encore mélanger des syllabes utilisant la voyelle A.



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